Historique
du Lapin Nain Bélier
C'est
à Adrian De Cock, un éleveur cunicole hollandais, que l'on doit la création
du lapin nain bélier si fréquemment rencontré de nos jours. En effet, cet éleveur
était un fervent admirateur du Lapin Nain (0,800 – 1,500 kg) ainsi que du Bélier
Français. Toutefois il pensait que ce dernier était très largement désavantagé
par sa grande taille (plus de 5,500 kg). Il entreprit donc de croiser ces deux
races en vue d'obtenir une version miniature du Bélier Français.
1.
Ses premières tentatives furent un échec
Au cours de l'hiver 1949, il croisa un Bélier Français mâle avec une lapine
Naine Polonais aux yeux bleus, car il pensait que les lapereaux issus de cette
union seraient plus petits que si la femelle était un Bélier Français et le mâle
un lapin nain Polonais. L'expérience fut renouvelée plusieurs fois sur un an
mais ces premières tentatives furent un échec. Ne se décourageant pas pour
autant, il entreprit de croiser une femelle Bélier Français avec un mâle nain
en 1951 et, de la troisième tentative, naquirent six lapereaux. Tous les six
avaient un port d'oreilles normal, les petites oreilles serrées et verticales
du lapin nain Polonais s'avérèrent dominantes.
2.
Introduction du Bélier Anglais
En 1952, une femelle de cette première portée fut croisée avec un mâle Bélier
Anglais de couleur chamois afin de rapidement retrouver les oreilles longues et
tombantes perdues après l'introduction du lapin nain dont les oreilles ne dépassent
pas 6 cm. Ce mariage produisit cinq petits. Dans cette portée, une femelle était
bélier, deux avaient des oreilles dressées et les deux autres avaient une
oreille en l'air et l'autre tombante. Étant de nature agressive, la femelle bélier
ne put jamais être présentée au mâle. Au lieu de cela, Adrian De Cock
utilisa une femelle avec une seule oreille tombante de cette deuxième portée
et un mâle de la première portée. Les femelles de la seconde portée furent
également croisées avec les mâles de la première portée. Ces croisements
augmentèrent le nombre de lapins béliers qui furent par la suite croisés
entre eux en mettant l'accent sur le type du Bélier Français qui avait été
perdu lors de l'introduction de sang de Béliers Anglais.
3.
Acceptation de cette nouvelle race
Aux alentours de 1955, Adrian De Cock avait obtenu un lapin bélier de petite
taille (2,500 – 3,000 kg) et en janvier 1964, il présenta quatre spécimens
pour l'officialisation de la race pesant moins de 2,000 kg.
Cette nouvelle race connue un succès immédiat en Hollande et très vite les éleveurs
désireux de produire et vendre des Béliers Nains se retrouvèrent avec des
sujets de grande taille et demandèrent à ce que la limite maximale du poids
autorisé en exposition soit revue à la hausse (2,500 kg). En 1970, Adrian De
Cock ainsi qu'une douzaine d'amis éleveurs fondèrent le Club de Race du Bélier
Nain avec en tête l'idée de rabaisser le poids maximal autorisé à 1,500 kg
comme c'est le cas aujourd'hui dans ce pays. Les Béliers Nains produits par
Adrian De Cock étaient essentiellement de couleur chamois, couleur la plus répandue
en Bélier Anglais, et de colourpoint, couleur vraisemblablement introduite par
le Polonais aux yeux rouges.
4.
Développement de la race à l'étranger
En Hollande, il n'y a
que 4 différents lapins béliers reconnus, à savoir le Bélier Anglais, le Bélier
Français, le Petit Bélier et le Bélier Nain. Ces trois derniers ont tous la même
conformation, le même look et il est quasiment impossible de faire la différence
entre eux sur des photos. Seul leur taille diffère. Ceci est également le cas
dans le reste de l'Europe.
Lorsque les Hollandais commencèrent à nanifier le Bélier Français, il
semblerait que des éleveurs anglais et américains en importèrent chez eux.
Dans leur hâte ils achetèrent des sujets non stabilisés et introduirent chez
eux des lapins dont la taille n'était pas tout à fait celle souhaitée par les
Hollandais. Les Américains appelèrent cette race Minilop (= mini bélier) et
les Anglais Dwarf Lop (= bélier nain). Américains et Anglais continuèrent à
travailler cette race de leur côté,
prenant soin de la garder telle qu'elle était quand ils les importèrent.
Mais ne s'étant pas procuré des sujets au même moment, quelques différences
existent entre ces 2 races, notamment concernant le poids. De leur côté, les
éleveurs hollandais poursuivirent leurs efforts de miniaturisation du Bélier
Français. Les Américains et les Anglais vinrent à nouveau en Hollande
quelques années plus tard et apprécièrent ce qu'ils y trouvèrent et importèrent
donc de nouveaux béliers, plus petits encore que les premiers sujets importés.
Aux États-Unis, ils furent appelés Holland Lop (= Bélier Hollandais) alors
qu'en Grande-Bretagne ils furent nommés Minilop car l'appellation dwarf lop était
déjà utilisée. De leur côté les éleveurs allemands créèrent un bélier
dont la taille était comprise entre celle du Bélier Français et celle du Bélier
Nain produit en Hollande. Chaque pays essayant d'apporter une touche personnelle
à "son bélier nain".
C'est pour ces
raisons que les lapins béliers ont des standards légèrement différents d'un
pays à un autre. De façon générale il existe au sein d'une même race des
variations de poids et de longueur d'oreilles en fonction du pays où ces lapins
se trouvent.
En France, on trouve que 2 versions miniature du Bélier Français, le Petit Bélier dont le poids est compris entre 3,000 et 3,400 kg et le Bélier Nain dont le poids est compris entre 1,000 et 2,000 kg. Ce dernier fut reconnu en France en 1984.